Les deux compétiteurs du second tour de l’élection présidentielle sont donc Emmanuel Macron et Marine Le Pen. 2022 ressemble à un remake de 2017, mais l’issue est plus incertaine et le danger plus grand.
Nous ne pouvons pas accepter que le choix à l’échelle nationale soit réduit à un horizon politique fermé opposant libéralisme et nationalisme. Ce nouvel échec collectif de la gauche et des écologistes devra être analysé afin d’être à la hauteur des attentes légitimes des Français.
La candidate Marine Le Pen, qui avance aujourd’hui avec un masque social, reste la représentante d’un parti xénophobe héritier du fascisme historique. Elle n’est qu’un autre avatar de cette droite extrême portée au pouvoir aux États-Unis avec Trump, au Brésil avec Bolsonaro ou, plus proche de nous, en Hongrie ou Pologne. Souvenons-nous aussi de Franco ou de Salazar, voire de Berlusconi. Le fascisme demeure un danger réel.
Il suffit de voir aujourd’hui ce que ces démocraties « illibérales » font subir à leurs populations pour comprendre ce qu’est la réalité de l’extrême droite au pouvoir. Un pouvoir qu’elle refuse de rendre, n’hésitant pas à tordre les institutions ou à les enjamber.
Chacune des actions, chacun des choix politiques de Marine Le Pen est contraire aux valeurs de gauche et d’écologie que nous portons, contraire même aux simples valeurs humanistes contenues dans notre devise républicaine. Attaques contre les minorités, les droits des femmes, des LGBTI, les droits syndicaux, la liberté de la presse, les libertés publiques, remises en cause de l’état de droit et atteintes aux principes constitutionnels… Elle est la plus dangereuse, tout autant par ses représentants et par son programme affiché que par ce qu’elle ne dit pas.
À Romainville, c’est sur Jean-Luc Mélenchon et les candidats de la gauche et de l’écologie que se sont portés très majoritairement les suffrages. C’est une base précieuse pour reconstruire, localement, et plus largement dans tout le pays, ce qui doit être une proposition faite à tous les Français·es : l’union des gauches et de l’écologie, accompagnée et portée par les mouvements citoyens dans les prochaines semaines.
Mais l’urgence reste d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir. Et ce 24 avril, il n’y a qu’un moyen : utiliser le bulletin Macron.
Autrement restera mobilisé pour réaffirmer que notre devise républicaine, Liberté, Égalité, Fraternité doit rester à l’ordre du jour. Nécessité est donc de bâtir de nouveaux modes d’organisation, qui devront être collectifs et citoyens. Telles sont les conditions pour que l’action collective remplace les affrontements partisans et trace un chemin vers la justice sociale et climatique.
Autrement appelle à manifester, aux côtés de la Ligue des droits de l’Homme et de nombreuses organisations syndicales et associatives ce samedi 16 avril à 14 h à Paris, place de la Nation.